samedi 9 janvier 2021

Où en est la motion populaire ?

Lancée à fin avril 2020 et déposée un mois plus tard avec près de 800 signatures, la motion populaire « 500 millions pour le climat et l’environnement dans le canton de Fribourg » entend permettre au canton de financer les plans et programmes cantonaux (existants ou prévus) de lutte contre le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement. La source du financement préconisée par les signataires : une ponction de 500 millions sur la fortune cantonale forte de plus d’un milliard de francs.

Problème : en septembre, le Conseil d’État, dans une réponse à la question de deux députés, a annoncé que l’entièreté de la fortune était affectée. Cette mauvaise nouvelle pourrait rendre notre motion populaire sans objet du point de vue formel, mais son objectif n’a pas perdu de son actualité, bien au contraire. En effet, la crise environnementale due au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et aux multiples pollutions requiert des mesures urgentes et massives. Et d’ailleurs, nombre de collectivités publiques revoient à la hausse leurs objectifs, par exemple le canton de Genève et l’Union européenne.

Si la fortune n’est plus disponible pour remplir cette tâche, alors le Canton doit procéder à un emprunt public. Il en va de sa responsabilité à l’égard des générations futures. En effet, le financement actuel est très largement insuffisant. De plus, il est précaire puisqu’il fluctuerait en fonction des recettes du Canton alors que le climat n’arrête pas, lui, de se dégrader.

jeudi 7 janvier 2021

Courrier de lecteur : Cent millions pour une route: dépense à rebours du bon sens

     parution  du  7 janvier 2021

Le canton de Fribourg se prépare à dépenser au moins 100 millions pour construire une route entre Marly et Matran (La Liberté du 12.12.2020) – les milieux bien informés parlent même d’un doublement, voire d’un triplement de ce montant au moment de la facture finale.

En pleine pandémie de Covid-19, les planificateurs de la mobilité motorisée individuelle ne chôment pas. Le télétravail leur permet de continuer à travailler, en se déplaçant moins! Alors pourquoi ce gouffre à millions qui correspond à une vision des années septante du siècle passé et qui sacrifie de bonnes terres agricoles? Et pour gagner combien de minutes entre Marly et Matran par rapport au trajet actuel?

Ces millions seraient bien plus utiles pour financer le plan climat contre le réchauffement climatique. Cela nous permettrait de réduire notre consommation d’hydrocarbures, par exemple en isolant tous les bâtiments du canton et en faisant la promotion d’un télétravail mesuré et bien encadré dans le secteur privé, ainsi que dans les administrations cantonales et communales. Ou encore en développant les transports publics et en promouvant une agriculture plus durable.

On aurait là de quoi soutenir les petites entreprises et l’emploi local dans plusieurs branches économiques, au lieu d’importer massivement du pétrole et de grosses voitures. Non?

Jacques Eschmann,  

membre des Grands-parents pour le climat, Fribourg

Courrier de lecteur : La fable de la voiture et du vélo

    parution  du  7 janvier 2021

 

Il était une fois une voiture qui était pressée d’aller le plus vite possible d’Arly à Atran. Et d’en revenir. Elle a alors pensé que tout serait plus facile si l’on construisait une belle route et un grand et beau pont. A Fribourg, on aime les ponts!

Rien de plus simple, sauf qu’elle se rend compte, dans un éclair de lucidité, qu’elle allait devoir partager ce pont avec toutes les autres voitures qui feraient comme elle. Pour gagner du temps. Et pour qu’il y ait des embouteillages un peu partout, pas seulement à l’entrée de la capitale. Et là, tout à coup notre voiture ne savait plus quoi penser.